Le cancer pulmonaire : histopathologie et apport des tests moléculaires

Le cancer pulmonaire est la première cause de mortalité par cancer dans le monde. Les carcinomes bronchiques non à petites cellules représentent 85% des cancers pulmonaires.

 

F. Oudjida, A. Slimani, Service d’Anatomie Pathologique, CHU Issaad Hassani, Béni Messous, Faculté de Médecine d’Alger

 Date de soumission : 11 Octobre 2020.

Résumé : Le cancer pulmonaire est la première cause de mortalité par cancer dans le monde. Les carcinomes bronchiques non à petites cellules représentent 85% des cancers pulmonaires. La classification de l’OMS 2015 des tumeurs du poumon reconnaît trois principaux groupes : les adénocarcinomes, les carcinomes épidermoïdes et les tumeurs neuro-endocrines. Les progrès réalisés dans la compréhension des mécanismes moléculaires dans la carcinogénèse de ces tumeurs ont abouti au développement des thérapies ciblées et l’amélioration de la survie des patients. La réalisation des tests moléculaires prédictifs de thérapie ciblée dans l’adénocarcinome fait partie actuellement de l’arbre décisionnel du thérapeute.

Mots clés : adénocarcinome, driver mutations, EGFR, ALK, immunohistochimie.

 

Abstract: Lung cancer is the leading cause of cancer death worldwide. Non-small cell lung carcinomas account for 85% of lung cancers. The 2015 WHO classification of lung tumours recognize three main groups: adenocarcinomas, squamous cell carcinomas and neuroendocrine tumours. Advances in understanding the molecular mechanisms involved in the carcinogenesis of these tumours have led to the development of targeted therapies and improved patient survival. Performing predictive molecular tests for targeted therapy in adenocarcinoma is currently part of the therapist’s decision tree.

Key words: adenocarcinoma, driver mutations, EGFR, ALK, immunohistochemistry.

 


 

Introduction

Le cancer du poumon représente la première cause de mortalité par cancer chez l’homme dans le monde [1].

Il est classé en deux principaux groupes histologiques : le carcinome pulmonaire à petites cellules (CPPC) qui représente 15% et le carcinome pulmonaire non à petites cellules (CPNPC) qui représente 85% de tous les cancers du poumon [2].

Les CPNPC sont généralement subdivisés en adénocarcinome, carcinome épidermoïde et carcinome à grandes cellules. L’adénocarcinome est actuellement le type histologique le plus fréquent parmi les non à petites cellules.

La classification des tumeurs du poumon de l’OMS 2015 a permis d’établir des définitions précises de certaines entités en s’aidant de l’aspect radiologique, de l’aspect histologique et immunohistochimique. Elle a également intégré les données moléculaires.

L’adénocarcinome abrite des anomalies moléculaires à type de de mutations ponctuelles, délétions et translocations qui sont détectées sur prélèvement fixé au formol et inclus en paraffine (FFPE : Fixed formalin embedded in paraffin).

Les mutations, ou les translocations intéressant ces gènes sont actuellement les cibles d’activité de thérapeutiques dites ciblées et sont recherchées par différentes techniques.

Les mutations décrites en cancérologie pulmonaire sont des mutations somatiques. C’est-à-dire acquises par les cellules cancéreuses au cours du développement tumoral. Elles sont en général mutuellement exclusives.

Le rôle essentiel de la médecine personnalisée est d’adapter le traitement individuel du cancer du poumon basé sur une classification histologique précise et des informations sur les biomarqueurs. Donc, la caractérisation du type histologique du cancer du poumon joue un rôle important dans l’approche multidisciplinaire dans le diagnostic et la prise en charge du cancer du poumon.

Reconnaissant la diversité biologique du cancer du poumon, une approche complète et précise de la classification de ces tumeurs a été développée, ce qui est important pour le traitement et pour le pronostic.

 

Adénocarcinome

L’adénocarcinome est le type le plus fréquent du cancer du poumon, représentant plus de 40% des cancers du poumon, 60% des CPNPC et plus de 70% des cas réséqués chirurgicalement [2,3,4].

L’incidence de l’adénocarcinome a augmenté régulièrement au cours des dernières décennies. L’adénocarcinome pulmonaire est le plus souvent de localisation périphérique avec fibrose centrale et rétraction pleurale.

La classification OMS de 2015 divise les adénocarcinomes en adénocarcinome in situ (AIS, lésion pré-invasive), adénocarcinome à invasion (AIM),ou adénocarcinome invasif, en se basant sur le degré de l’envahissement (Tableau 1). En effet Le taux de survie sans maladie de l’AIS et de l’AIM lorsque la tumeur est complètement réséquée est 100% [5].

Tableau 1. Classification OMS 2015 des tumeurs du poumon [2]

 

 

Les lésions pré invasives ou à invasion minime

  • Adénocarcinome in situ

L’adénocarcinome in situ (AIS) représente des tumeurs de taille relativement petite (≤3 cm) d’architecture lépidique avec des cellules néoplasiques se développant le long de structures alvéolaires préexistantes, sans signe d’invasion stromale, vasculaire ou pleurale, et sans diffusion aérogène [6] (voir Fig. 1 A et B). Il est diagnostiqué uniquement sur pièce opératoire.

La croissance lépidique est généralement en corrélation avec l’opacité du verre dépoli sur les radiographies.

  • Adénocarcinome à invasion minime AIM

L’AIM correspond à une lésion localisée unique dont la taille tumorale est ≤ 3cm. C’est une prolifération tumorale d’architecture lépidique avec foyer(s) invasion(s) d’invasion ≤ 5mm (micro-invasion) sans embole vasculaire ni infiltration pleurale, et il n’existe pas de progression aérienne.

 KP1

KP5

KP6Figure 1. Images histologiques des adénocarcinomes et CPPC. A & B : Adénocarcinome de morphologie lépidique. (A : HE×20, B : HE×40). C : ADK papillaire (HE×20), D : ADK micro papillaire (HE×40), E : ADK papillaire TTF1 positif (IHC×40), F : CPPC (HE×40).

Adénocarcinomes invasifs

La plupart des adénocarcinomes invasifs sont composés de sous-types morphologiques mixtes ; ceux-ci sont classés en fonction des aspects architecturaux prédominants. Chaque tumeur est classée selon le pattern architectural prédominant, y compris lépidique, acineux, papillaire, micropapillaire et solide.

Cette classification basée sur l’architecture a une signification pronostique. En effet les adénocarcinomes à prédominance lépidique ont un pronostic plus favorable que les adénocarcinomes à prédominance acineuse et papillaire qui sont à pronostic intermédiaire, alors que les adénocarcinomes à prédominance solide et micro-papillaire ont un mauvais pronostic [7,8,9].


 KP2

KP3

KP4

Figure 2 : Images histologiques des adénocarcinomes et carcinome épidermoïde, A & B : ADK acinaire (A : HE×20, B : HE×40), C & D : Carcinome épidermoïde kératinisant, E : Carcinome épidermoïde non kératinisant (HE×40), F : Carcinome épidermoïde bronchique non kératinisant : Expression nucléaire à la P63).

 

  • Adénocarcinome lépidique. Une croissance lépidique est fréquemment observée dans les adénocarcinomes pulmonaires. Le modèle de croissance lépidique désigne des cellules tumorales se propageant le long des structures alvéolaires préexistantes.
  • Adénocarcinome acineux. L’adénocarcinome acineux est un type d’adénocarcinome avec des cellules tumorales organisées dans la structure glandulaire classique sur un stroma fibro-élastique (Fig. 2 A,B).
  • Adénocarcinome papillaire. Les cellules tumorales forment une architecture papillaire avec des cellules tumorales tapissant la surface d’axes fibro-vasculaires ramifiés (Fig. 1 C).
  • Adénocarcinome micro-papillaire. Les cellules tumorales forment des touffes cellulaires individuelles sans axe fibro-vasculaire (Fig. 1 D,E).
  • Adénocarcinome Solide. Les cellules tumorales n’ont pas de disposition particulière, elles s’agencent en massifs.

 

Rares Variantes de l’Adénocarcinome Invasif. Les variantes rares de l’adénocarcinome invasif comprennent l’adénocarcinome mucineux invasif, l’adénocarcinome colloïde et fœtal et l’adénocarcinome entérique.

 

Les carcinomes épidermoïdes 

Ils représentent environ 30% des cancers bronchopulmonaires en Europe et aux États-Unis et leur fréquence décroit régulièrement au profit des adénocarcinomes.

Il s’agit de prolifération épithéliale maligne dont les cellules élaborent de la kératine et/ou sont séparées par des ponts d’union intercellulaires (Fig. 2 C,D,E,F). La forme basaloïde est reconnue par la présence de cellules de petite taille formant des lobules délimités par une assise palissadique et ébauchant des plages de différenciation épidermoïde.

 

Les carcinomes à grandes cellules 

Ils représentent moins de 3% des cancers du poumon [10,11].

Il s’agit de CPNPC peu différenciés ne présentant pas les critères de différenciation des carcinomes épidermoïdes ou glandulaires. Les cellules néoplasiques sont dépourvues de muco-sécrétion et n’expriment pas les marqueurs malpighiens ou glandulaires en IHC (Immunophénotype nul). Il s’agit donc d’un diagnostic d’exclusion. Le diagnostic est porté uniquement sur pièce opératoire.

 

Tumeurs neuroendocrines : TNE

Les TNE en tant que groupe sont des tumeurs du poumon relativement fréquentes, représentant environ 20% à 25% des cancers du poumon [12,13].

La classification de l’OMS de 2015 sépare ce groupe de tumeurs en 4 grandes catégories : les carcinoïdes typiques, les carcinoïdes atypiques, les carcinomes à petites cellules (ou CPPC) et les carcinomes neuro endocrine à grandes cellules (CNEGC) (Tableau 2) [2].

  • Tumeurs carcinoïdes 

Tumeur caractérisée par une architecture dite organoïde traduisant une différenciation neuroendocrine, associant des travées, un aspect insulaire, des palissades et des arrangements en rosettes.

Les carcinoïdes typiques présentent moins de deux mitoses pour 10 champs à fort grandissement et jamais de nécrose. Par contre, ils peuvent présenter des atypies cytologiques, une cellularité accrue et une invasion lymphatique.

Les carcinoïdes atypiques présentent entre deux et 10 mitoses pour 10 champs et /ou des foyers de nécrose focale.


 

  • Carcinomes neuro endocrine à grandes cellules 

Le CNEGC présente typiquement une architecture organoïde associant rosettes et palissades péri-vasculaires traduisant une différenciation neuroendocrine. L’activité mitotique est élevée (plus de 11 mitoses pour 10 champs à fort grandissement ou pour 2 mm2) et la nécrose est abondante. Ce diagnostic doit être confirmé par l’immunohistochimie ou la microscopie électronique. Les carcinomes neuroendocrines composites comportent de plus un contingent glandulaire, épidermoïde, à cellules géantes ou fusiformes, associé au contingent neuroendocrine.

  • Carcinomes à petites cellules : CPC

Tumeur neuro endocrine hautement maligne, d’architecture solide, en nids, trabéculaire comportant de larges foyers de nécrose.

Les cellules sont de petite taille, < 3 lymphocytes, les limites cytoplasmiques sont imprécises avec un rapport nucléo cytoplasmique élevé (Ratio N/C haut).

Le noyau est hyperchromatique doté d’une chromatine fine granulaire. Il n’y a pas de nucléole. L’index mitotique est très élevé (Fig. 1 F).

Tableau 2 : Critères diagnostiques et système de grading des TNE du poumon selon la classification de l’OMS 2015 [2]

 

Carcinoïde

Typique

Carcinoïde

Atypique

CNEGC

Carcinome à petites cellules

Grade

Bas

Intermédiaire

Haut

Haut

Morphologie

TNE bien différenciée

TNE bien différenciée

TNE peu différenciée

TNE peu différenciée

Mitoses/2mm2

0-1

2-10

>10 moyenne 70

>10 moyenne 80

Nécrose

Absence

Présente (focale punctiforme)

Présente (extensive)

Présente (extensive)

 

Autres types de carcinomes non à petites cellules

Les carcinomes adénosquameux . Ils représentent de 0,6 à 2,3% de tous les carcinomes bronchopulmonaires. Tumeurs malignes associant un contingent glandulaire et un contingent épidermoïde, chacun devant représenter au moins 10% du volume tumoral [2,14].

 

Les carcinomes sarcomatoïdes . Ce sont des tumeurs rares représentant moins de 3% des cancers pulmonaires et qui sont liées au tabagisme dans 90% des cas [2].

Il s’agit de carcinomes non à petites cellules, soit pléomorphes c’est à dire associant des contingents épidermoïdes, glandulaires ou à grandes cellules avec des contingents à cellules géantes et/ou à cellules fusiformes, soit de carcinomes à cellules fusiformes purs, de carcinomes à cellules géantes purs, ou encore de carcinosarcomes et de blastome pulmonaire (toujours biphasique).

Autres tumeurs du poumon

Carcinomes des glandes salivaires : carcinome muco-épidermoïde, carcinome adénoïde kystique ; ils représentent moins de 1% de l’ensemble des cancers du poumon, ils ne sont pas reliés au tabac.

 

Autres variantes : carcinome lymphoépithélial, il se caractérise par l’association d’une prolifération en nappes de cellules de grande taille, à noyau nucléolé, et une infiltration lymphocytaire dense. Les cellules tumorales expriment le génome de l’Epstein-Barr Virus.

 

Le carcinome NUT, carcinome peu différencié agressif défini par la présence du réarrangement du gène NUT (nuclear protein in testisi.e.NUTM1), il survient chez le sujet jeune.

 

Tumeurs non épithéliales. Outre les carcinomes pulmonaires décrits ci-dessus, d’autres types de tumeurs peuvent survenir dans le poumon, y compris les tumeurs mésenchymateuses, les tumeurs lymphohistiocytaires, le mélanome, les tumeurs germinales et autres.

 

Immunohistochimie

L’immunohistochimie (IHC) constitue la méthode complémentaire la plus importante pour le diagnostic et la classification du cancer du poumon. En effet grâce à l’utilisation d’anticorps spécifiques, le diagnostic anatomopathologique est porté avec précision limitant ainsi le risque d’erreur notamment sur prélèvements biopsiques.

Les marqueurs couramment utilisés pour déterminer la différenciation glandulaire incluent le TTF-1 et la Napsine A, exprimés dans plus de 85% des adénocarcinomes [15,16,17].

L’IHC permet de distinguer dans les tumeurs peu différenciées entre adénocarcinome et carcinome épidermoïde grâce à un panel d’anticorps : TTF1, Napsine A, P40, CK5/6 (Tableau 3).

Elle est également utile pour démontrer la différenciation neuroendocrine dans les tumeurs présentant une morphologie neuroendocrine. Les marqueurs neuroendocriniens couramment utilisés comprennent CD56, synaptophysine et chromogranine.

Un carcinome peu différencié négatif pour tous les marqueurs ci-dessus (immunophénotype nul) est classé comme «CPNPC, NOS» NOS : Not Otherwise Specified sur prélèvement biopsique [18].

L’IHC a un rôle dans la détermination des biomarqueurs prédictifs de réponse à la thérapie ciblée, en utilisant des marqueurs anti-ALK et anti-ROS1.

Tableau 3 : Algorithme pour le sous typage des carcinomes bronchiques non à petites cellules peu différenciés selon leur réactivité immunohistochimique dans les prélèvements biopsiques [19]

NP63 (P40)

CK5/6

TTF1

Napsine A

Diagnostic

+

+

Carcinome épidermoïde

+

Carcinome épidermoïde

+

+

Adénocarcinome

+

Adénocarcinome

Carcinome non à petites cellules NOS

ΔNp63 (p40), Cytokératines (CK) 5/6, thyroid transcription factor-1 (TTF-1) and Napsine A (novel aspartic proteinase of the pepsin family)


Tests moléculaires dans le cancer du poumon

L’analyse moléculaire des anomalies génétiques a permis la compréhension des mécanismes de carcinogénèse et a apporté un changement de paradigme dans le ciblage thérapeutique et la surveillance des patients atteints de cancer pulmonaire. La détection d’altérations génétiques spécifiques s’est avérée efficace pour prédire la réponse au traitement et stratifier le pronostic [20,21].

La thérapie ciblée utilisant des molécules (substances) spécifiquement conçues pour inhiber les altérations génétiques induites par les mutations offre plus d’efficacité et moins de toxicité que les agents chimiothérapeutiques génériques et donc une amélioration substantielle des résultats par rapport à la chimiothérapie standard dans le traitement du CPNPC avancé [22].

Avec l’avènement des inhibiteurs de la tyrosine kinase (TKI), il est important de rechercher les mutations génétiques chez les patients atteints de cancer du poumon. La mutation EGFR et la translocation ALK sont les oncogènes les plus ciblés dans le CPNPC et sont maintenant réalisés en routine [23].

Le gène du récepteur de croissance épidermique l’EGF : situé sur le bras court du chromosome 7 est constitué de 28 exons (200kb) et code une glycoprotéine d’un poids moléculaire de 170 kDa. La protéine EGFR est impliquée dans les mécanismes de signalisation intracellulaire contrôlant la croissance, la survie, l’adhésion, la migration et la différenciation cellulaire.

Les mutations de l’EGFR sont responsables d’une activation des voies de signalisation à l’origine de la prolifération tumorale [24,25]. Ces mutations oncogéniques sont retrouvées au sein des exons 18 à 21 codant le domaine tyrosine kinase du récepteur. Ces mutations intéressent l’exon 19 et l’exon 21, et correspondent à des délétions de l’exon 19 (46%) et mutations de l’exon 21 L858R (39%).

Ces mutations sont rencontrées dans les adénocarcinomes, les femmes, non-fumeurs et les asiatiques [26,27].

La fréquence de l’activation de l’EGFR dans les CPNPC a permis le développement d’inhibiteurs sélectifs de la tyrosine kinase de l’EGFR (TKIs), comme le Gefitinib et l’Erlotinib. Ces médicaments permettent une survie significativement supérieure à celle observée avec les traitements standards.

La fusion du gène Anaplastic Lymphoma Kinase ALK (localisé en 2 p 23) et Echinoderm Microtubule associated proteine-Like 4 (EML4) a été identifiée dans un groupe de CPNPC, correspondant à des patients ne répondant pas à un traitement par TKI-EGFR et plus souvent non-fumeurs de sexe masculin et plus jeunes, diagnostiqués à un stade avancé.

Le type histologique correspond plus fréquemment à des adénocarcinomes bronchiques proximaux peu différenciés avec mucosécrétion, ou des carcinomes à cellules isolées en bague à chaton. Cette anomalie moléculaire est exclusive avec les mutations EGFR.

La sensibilité élective de ces patients à un traitement par Crizotinib, justifie la recherche de cette altération moléculaire, malgré la fréquence estimée entre 3% et 7% [28].

Outre l’EGFR et l’ALK, une multitude d’autres biomarqueurs sont activement évalués ou utilisés comme cibles thérapeutiques [29].

ROS1 est un récepteur tyrosine kinase qui peut être réarrangé dans 1% à 2% des adénocarcinomes pulmonaires. Le réarrangement de ROS1 est mutuellement exclusif avec les altérations d’EGFR et ALK [30]. Il a été démontré que le Crizotinib est efficace chez les patients présentant un réarrangement ROS1 et est approuvé pour un tel traitement.

La réalisation des tests moléculaires pour identifier les mutations prédictives de thérapie ciblée a fait l’objet de plusieurs actualisations par les sociétés savantes. Les guidelines de 2018 par CAP (College of American Pathologists), IASLC (International Association for the Study of Lung Cancer) et l’AMP (Association for Molecular Pathology), [31,32] recommandent :

  • Les techniques d’identification des mutations doivent être suffisamment sensibles pour détecter des anomalies dans des échantillons comportant au moins 20% de cellules tumorales.
  • L’hyperexpression de la protéine totale EGFR (IHC) et les variations de nombre de copies du gène EGFR (FISH) ne permettent pas de sélectionner les patients à traiter par TKI anti-EGFR.
  • La détection des anomalies EGFR, ALK, ROS1 doit être faite pour tout patient atteint d’adénocarcinome à un stade avancé.
  • La détection des anomalies BRAF, Her2, RAS, MET et RET peut se faire chez les patients négatifs pour les précédentes anomalies, ou si elle est incluse dans un test multiplex de type NGS
  • Les techniques de séquençage multiples sont préférées à de multiples tests uniques.
  • En cas de discordance, des techniques alternatives doivent être disponibles.

 

Conclusion

Le cancer du poumon est au 1er rang des cancers et la 1ère cause de mortalité par cancer chez l’homme dans le monde et en Algérie. Le diagnostic anatomopathologique est essentiel pour la prise en charge du patient.

L’adénocarcinome est le type histologique le plus fréquent. L’immunohistochimie aide à établir le diagnostic grâce à l’utilisation de marqueurs spécifiques : TTF1 et Napsine A pour l’adénocarcinome et P40 pour le carcinome épidermoïde, elle permet également de prédire la réponse aux thérapies ciblées grâce aux anticorps ALK et ROS1.

Les progrès réalisés dans le domaine de la biologie moléculaire grâce à l’instauration des tests moléculaires à la recherche des mutations de l’EGFR sur prélèvement biopsique est devenu indispensable, et ce dans un but de thérapie ciblée.

 

Liens d’intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.

 


 

Références

 

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Interprétation de la protéine PDL1 dans les cancers non à petites cellules du poumon

Programmed cell Death 1 (PD1) et un de ses ligands, Programmed Death Ligand1 (PDL1), sont des protéines clefs dans le contrôle de la réponse immunitaire antitumorale. Des données suggèrent que PDL1 est un biomarqueur émergent pour l’immunothérapie par anticorps anti-PD1 et anti-PDL1 dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC).

 

S. Ketit, S. Hamdouche, L. Beddar. Service d’Anatomie et de Cytologie Pathologiques. CHU Abdesselam Benbadis, Constantine

 Date de soumission : 11 Octobre 2020.

Résumé : Programmed cell Death 1 (PD1) et un de ses ligands, Programmed Death Ligand1 (PDL1), sont des protéines clefs dans le contrôle de la réponse immunitaire antitumorale. Des données suggèrent que PDL1 est un biomarqueur émergent pour l’immunothérapie par anticorps anti-PD1 et anti-PDL1 dans le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC). L’immunohistochimie (IHC) PD-L1 est le seul biomarqueur prédictif proposé en oncologie thoracique dans le cadre de l’immunothérapie PD-L1/PD1. Dans ce contexte, les études publiées relatives à ce biomarqueur sont nombreuses, mais elles soulèvent des interrogations sur la nature de l’anticorps à utiliser et dans quelle(s) condition(s) ; le seuil de positivité à appliquer et l’intégration de cette activité dans le fonctionnement quotidien d’un laboratoire d’anatomo cytopathologie (ACP), ce qui implique de rendre un examen fiable, devant éviter impérativement, compte tenu des conséquences thérapeutiques, un résultat faussement positif ou faussement négatif. Ainsi l’interprétation de l’IHC PD-L1 demande une expertise et une formation spécifique des pathologistes.

Mots clés : PD-L1, immunohistochimie, interprétation, poumon, cancer non à petites cellules.

 

Abstract: Programmed cell death 1(PD1) and one of its ligands, Programmed Death Ligand1(PDL1), are key immune checkpoint proteins. Data suggest that PDL1 is an emerging biomarker for immunotherapy by anti-PD1 antibodies and anti-PDL1 in lung cancer non-small cell (NSCLC). PD-L1 detection by immunohistochemistry (IHC) is the only predictive biomarker available to date for PD-L1/PD1 immunotherapy in thoracic oncology. While many studies have been published in the domain of this biomarker, they raise a number of questions mainly concerning the type of antibody for use and its condition of utilization, the threshold to be used; and the adoption of this methodology as part of the daily practice of a pathology laboratory; which implies providing an extremely reliable result that, taken the therapeutic consequences, avoids any false positive and negative results. In this context, assessment of PD-L1 IHC requires considerable expertise and specific training of pathologists.

Keywords: PD-L1, immunohistochemistry, interpretation, lung, non-small cell carcinoma.


 

Introduction

Le cancer bronchique non à petites cellules (CBNPC) représente la forme histologique la plus fréquente des cancers bronchiques. Il constitue la première cause de décès par cancer dans la population masculine de par le monde et en Algérie, avec de faibles taux de réponse à la chimiothérapie conventionnelle. Ces dix dernières années, la prise en charge du cancer du poumon a bien évolué. De nombreuses altérations moléculaires des voies de signalisation des tumeurs ont été découvertes, conduisant au développement de thérapies dites ciblées, et à la notion de médecine personnalisée [1]. Cependant, près de la moitié des patients atteints d’un CBNPC ne présentent pas ces mutations et ne peuvent pas bénéficier de ces thérapies ciblées [2].

La recherche contre le cancer du poumon a exploré alors d’autres pistes thérapeutiques. L’une de ces pistes concerne le rapport paradoxal qui existe entre le système immunitaire et les cellules tumorales.

 

Problématique

De nouvelles stratégies thérapeutiques ont émergé et transformé le pronostic de sous-groupes spécifiques de CBNPC métastatiques : ce sont les thérapies ciblées, représentées essentiellement par les inhibiteurs de tyrosine kinase en présence de mutation ou de réarrangement des oncogènes EGFR, ALK et ROS1, observés principalement dans les adénocarcinomes des sujets peu ou non-fumeurs et l’immunothérapie par ciblage du point de contrôle de la réponse immunitaire PD1/PD-L1 par des anticorps appelés inhibiteurs des checkpoints de l’immunité (ICI).

PD-1 est une molécule de costimulation exprimée par les lymphocytes T activés ; son engagement avec son ligand, PD-L1 (PD1-ligand également désigné CD274 ou B7-H1), déclenche un signal inhibant transitoirement ou définitivement les capacités cytotoxiques des lymphocytes T CD8+. L’interaction PD1/PD-L1 est d’abord un mécanisme physiologique visant à réduire l’auto-immunité, mais lorsque PD-L1 est exprimé par les cellules tumorales, cette interaction leur permet d’échapper à la surveillance immunitaire en inhibant l’activation des lymphocytes T cytotoxiques. C’est dans ce contexte que sont actuellement développés les ICI PD1/PD-L1 dans les cancers thoraciques. Le ciblage de PD1/PD-L1 repose sur l’utilisation de molécules levant l’interaction entre PD1/PD-L1 et réactivant la supposée réponse immunitaire anti tumorale préexistante. Ces anticorps sont soit dirigés contre PD1, comme le nivolumab (Opdivo®, Bristol-Myers Squibb) et le pembrolizumab (Keytruda®, Merck et Co) ou contre PD-L1, comme l’atezolizumab (Tecentriq®, Genentech), le durvalumab (Imfinzi®, Astra-Zeneca) et l’avelumab (Bavencio®, EMD Serono). La prescription de certains de ces ICI repose sur l’expression de PD-L1 en IHC par les cellules tumorales [3-4].

 

Indications du test PD-L1 dans le CBNPC

Quel patient tester et quand ?

Le test PD-L1 doit être réalisé de manière systématique dès le diagnostic de CBNPC métastatique. Il peut être réalisé a posteriori en cas de progression de la maladie à la demande du clinicien.

Le pembrolizumab (Keytruda®, Merck et Co), est le seul inhibiteur de PD1/PD-L1 pour lequel une restriction d’utilisation est basée sur l’expression de PD-L1. Un seuil minimal d’expression par les cellules tumorales de 50% est requis pour la prescription en première ligne, il est de 1% pour la prescription en seconde ligne et au-delà.

L’expression de PD-L1 étant souvent hétérogène ou modulée par certains traitements, un nouveau prélèvement tumoral peut être demandé par le clinicien, pour une nouvelle évaluation de l’expression de PD-L1, en particulier si le premier prélèvement était négatif.

En dehors de ces indications, le clinicien peut être amené à demander une recherche d’expression de PD-L1, pour évaluer la probabilité de réponse du patient à un anti-PD1/PD-L1

 

Schéma 1. Algorithme de tests diagnostiques et théranostiques pour tout carcinome broncho- pulmonaire non à petites cellules à un stade avancé. (Algorithm for diagnostic and theranostic tests for advanced stage NSCLC. www.sciencedirect.com

 

Quel type d’échantillon tumoral utiliser ?

L’expression de PD-L1 peut être testée sur biopsie ou prélèvement chirurgical, sur la tumeur principale, la récidive, ou le site métastatique.

Sur biopsie, il existe un risque de faux négatif du test immunohistochimique lié à l’hétérogénéité intratumorale de l’expression de PD-L1.

Il existe également une hétérogénéité d’expression entre site tumoral primitif et métastases avec en moyenne 75% de concordance entre les différents prélèvements [5] avec des seuils de 1%, 5%, 10% et 50%. Ainsi dans environ 20% des cas, la métastase ganglionnaire devient PD-L1 positive à la différence de la tumeur primitive négative ; à l’inverse, 10% de ces métastases peuvent être négatives avec une tumeur initiale PD-L1 positive. Les prélèvements discordants correspondent le plus souvent à des échantillons tumoraux prélevés à plus de 6 mois d’intervalle [6].

L’utilisation rationnelle des prélèvements de petite taille est souhaitable en favorisant l’inclusion des fragments dans plusieurs cassettes.

Un minimum de 100 cellules tumorales analysables est recommandé. Lorsque le nombre de cellules tumorales est inférieur à 100 et surtout inférieur à 50, il est possible de rendre un résultat en émettant des réserves sur la représentativité du prélèvement.

Sur pièce opératoire, l’expression est le plus souvent homogène entre différents blocs tumoraux en termes d’expression de PD-L1 par les cellules tumorales (TC) [7].

95% des biopsies sont adéquates pour le test PD-L1 avec des résultats comparables entre biopsies et pièces opératoires si elles comportent plus de 100 cellules tumorales [8].

Les prélèvements cytologiques fixés et inclus en paraffine (cytoblocs) peuvent être utilisés pour l’évaluation de l’expression de PD-L1, dès lors que ces prélèvements comportent plus de 100 cellules tumorales analysables. L’utilisation des échantillons cytologiques n’a pas été validée dans les essais cliniques et n’est pas recommandée actuellement pour l’utilisation des tests (ou kits) PD-L1 [8].

 


 

L’étape pre-analytique. La phase pré-analytique conditionne la qualité des techniques ultérieures (IHC, ISH et biologie moléculaire), et donc la détection de PD-L1 par IHC [9-10].

 

Ischémie froide. Il est recommandé de réduire le plus possible la durée d’ischémie froide des prélèvements. L’ischémie froide est définie comme le temps écoulé entre le moment où le prélèvement tissulaire est extrait du corps humain et sa mise au contact du fixateur. Un retard de fixation supérieur à 1 heure diminue de manière significative la détection de marqueurs immunohistochimiques et le signal en ISH.

Pour les biopsies, il est recommandé de fixer le prélèvement dans le fixateur immédiatement (délai de quelques minutes). Pour les pièces opératoires, le délai de fixation doit être inférieur à 1 heure.

 

Fixation. Les prélèvements doivent être fixés dans le formol neutre tamponné à 10% durant 6 à 48 heures, en utilisant un volume de fixateur suffisant. Le seul fixateur recommandé est le formol neutre tamponné à 10%, car les protocoles des tests compagnons ont été validés cliniquement uniquement avec ce fixateur de référence.

Le temps de fixation doit être d’au moins 6 heures pour les biopsies afin d’éviter une sous fixation dommageable de façon irrémédiable et au maximum de 72 h (24-48 h recommandé) pour les pièces opératoires (une fixation plus longue doit être rapportée dans le compte rendu) [11-12].

 

Inclusion. L’utilisation d’une paraffine à point de fusion bas (inférieur à 60°C idéalement 55-58°C) est recommandée [12].

 

Décalcification. La décalcification des échantillons tissulaires est à éviter, du fait de l’altération des acides nucléiques et des protéines qu’elle induit. Si une décalcification s’avère nécessaire, il est préférable d’utiliser l’EDTA à 10% (chélateur de calcium), afin de limiter l’impact sur les techniques d’IHC [12-13].

 

Confection des coupes. Il est recommandé d’effectuer le marquage PD-L1 sur des coupes fraichement coupées et ne datant pas de plus de 6 mois. Dans les guides d’interprétation des différents tests, un délai maximum de conservation de 2 mois pour le test SP142 (Ventana PD-L1 SP142 Assay, Ventana Medical Systems Inc.), de 4 mois pour le test 28-8 PharmDx (Agilent Technologies/Dako) et de 6 mois pour le test 22C3 PharmDx (Agilent Technologies/Dako) est recommandé [14-15].

Si des lames blanches doivent être conservées pour des études ultérieures, ou comme témoins externes, il faut privilégier soit une conservation des lames à 4°C soit à température ambiante, à l’abri de la lumière, après couverture des lames par une fine couche de paraffine, qui n’empêche cependant pas une légère perte de signal [9-11-12-16].

 

Témoins externes et internes. Les échantillons qui serviront de témoins externes doivent avoir été pris en charge selon les mêmes conditions pré-analytiques que les échantillons à tester. Afin de s’assurer de la reproductibilité de la technique d’IHC, des fragments de témoins externes positif et négatif doivent être inclus sur chaque lame dans la mesure du possible, sinon il faut prévoir une lame de témoins externes au cours de chaque cycle de marquage. Les témoins externes permettent de contrôler l’intensité du marquage et de détecter des variations éventuelles de la sensibilité du test. Ce point est particulièrement critique pour le test PD-L1 qui prend en compte le pourcentage de cellules marquées quelle que soit l’intensité.

Des blocs témoins externes peuvent être faits avec de l’amygdale normale ou avec des tumeurs du laboratoire montrant une expression variable de PD-L1. Afin de préserver le matériel, un bloc peut être constitué en réalisant des punchs biopsiques de 3 mm.

Idéalement, les témoins doivent être coupés en même temps que le prélèvement à tester. Des lames blanches du bloc témoin peuvent toutefois être faites à l’avance en respectant le délai et les conditions de conservation. La date de coupe devra être indiquée sur la lame [11-12].

Le tissu placentaire (cellules trophoblastiques) n’est pas adapté comme témoin positif externe en raison d’un très haut niveau d’expression de PD-L1, qui ne permet pas de détecter les faibles niveaux d’expression et donc un manque de spécificité du test IHC.

Les témoins internes exprimant PD-L1 sont les cellules dendritiques et macrophages ainsi que certains sous-types de lymphocytes T et B. Si ces cellules ne sont pas présentes sur le prélèvement, il est nécessaire de se référer au témoin externe.

PDL2

Fig 1. Technique d’immuno-histochimie. www.sciencedirect.com

L’étape analytique

Technique immunohistochimique

L’utilisation de tests standardisés (kits prêts à l’emploi) doit être favorisée dans la mesure du possible. Le test SP142 (Ventana PD-L1 SP263 Assay, Ventana Medical Systems Inc), le test 28-8 PharmDx (Agilent Technologies/Dako) et le test 22C3 PharmDx (Agilent Technologies/Dako) paraissent interchangeables en raison de leur très bonne concordance pour le marquage PD-L1 des cellules tumorales dans les CBNPC [17-18].

Les tests développés dans les laboratoires (Laboratory Developed Tests ou LDT dans la littérature anglo-saxonne) appelés encore « tests maison » peuvent être utilisés pour évaluer l’expression de PD-L1. Leur concordance doit être validée en comparaison à un test (ou kit) de référence et leur calibration doit faire l’objet d’une attention particulière.

Il est par ailleurs particulièrement recommandé de participer régulièrement à un test de contrôle qualité externe, surtout en cas d’utilisation d’un test développé localement.

PDL3

Tableau1 : Principaux anticorps utilisés en IHC pour la détection de la protéine PD-L1 dans le CPNPC, seuils de positivité et traitement associé (adapté de celui publié par Adam et ses collaborateurs (2016) [19]).


 

Interprétation du marquage PD-L1

Avant toute interprétation du marquage PDL1, il est indispensable d’évaluer la qualité de la préservation du tissu et sa fixation, la représentativité du matériel et la quantité de cellules tumorales sur la coloration standard HES.

Ainsi, une quantité de cellules tumorales inférieure à 100 cellules doit être mentionnée et doit faire émettre des réserves sur la représentativité du prélèvement, voire conduire à considérer le prélèvement comme non adéquat pour la détermination du statut PD-L1.

Également une nécrose abondante qui peut générer un bruit de fond, des artéfacts d’écrasement ou des effets de bordures liés au séchage, une fixation défectueuse ou une décalcification, doivent être mentionnés et pris en compte pour l’interprétation.

L’interprétation du marquage PD-L1 des témoins internes et externes est requise avant toute analyse.

Le témoin positif externe permet de contrôler que le protocole d’IHC offre la sensibilité requise. Si le témoin externe positif n’est pas ou insuffisamment marqué, la lame ne doit pas être interprétée. L’intérêt d’avoir un témoin négatif est de s’assurer qu’il n’a pas de marquage non spécifique de type bruit de fond ou marquage cytoplasmique.

L’examen immunohistochimique est interprété en appliquant un système d’évaluation spécifique au poumon, Tumor Proportion Score (TPS). Il s’agit du pourcentage total des cellules tumorales viables, exprimant PD-L1 sur la lame examinée. Un marquage membranaire uniquement, linéaire, complet ou non donc n’a pas besoin d’être circonférentiel et quelle qu’en soit l’intensité. L’intensité du marquage n’est pas prise en compte, toute intensité étant considérée de la même manière. L’analyse au faible grandissement (G×2 ou G×4) permet d’apprécier un marquage intense, et d’évaluer sa distribution homogène ou hétérogène sur la coupe. Les zones peu ou pas marquées à faible grandissement doivent être examinées à fort grandissement (G×10 à G×40) pour ne pas méconnaître un marquage membranaire incomplet et/ou de faible intensité. Il est recommandé d’évaluer le pourcentage de cellules tumorales positives, en ne prenant en compte que, pour l’administration de pembrolizumab, le seuil de 1% en deuxième ligne et de 50% en première ligne.

Différentes techniques sont proposées pour aider à résoudre le problème de l’hétérogénéité tumorale, surtout sur des pièces opératoires. Il est possible :

  • Soit d’évaluer le pourcentage de zones fortement marquées (3+) d’intensité, visibles dès le faible grandissement, de zones moyennement marquées (2+) et de zones faiblement marquées (1+) visibles seulement à fort grandissement et les additionner pour obtenir un pourcentage total de cellules marquées ;
  • Soit d’évaluer les zones de pourcentage de positivité identique et les additionner (par ex, 30% de la tumeur comporte 80% de cellules positives, 20% comporte 30% de cellules positives et le reste est négatif = 30% × 80 + 20% × 30 = 24 + 6 = 30% au total).
  • PDL4

Schéma 2. Exemple de méthode permettant de quantifier l’expression de PD-L1 quand elle est hétérogène : le % de cellules tumorales marquées est (80 + 10 + 25 + 50): 4 ∼ 40%. (Suggestion of a scoring method for PD-L1 expression: A systematic approach could be to divide the section into equal areas evaluated for percentage of tumor cell positivity, and then to average this percentage. As an example: (80 + 10 + 25 + 50): 4 40%). www.sciencedirect.com

 

 PDL5  PDL6

Fig 2. IHC PDL1+ diffus forte intensité. Diffuse and strong membranous staining. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

Fig 3. IHC PD-L1+ diffus intensité modérée. Diffuse and moderate membranous staining. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine.

 PDL7  PDL8

Fig 4. IHC PD-L1+ faible intensité. Focal and low membranous staining. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

Fig 5. IHC PD-L1 absence de marquage. Lack of staining. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

 PDL9  PDL10

Fig 6. Bruit de fond non spécifique. Non-specific background noise. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

Fig 7. Pigments anthracosiques. Anthracosic pigments. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

 PDL11  PDL12

Fig 8. Marquage des macrophages alvéolaires. Staining of alveolar macrophages. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

Fig 9. Marquage de cellules immunitaires. Staining of numerous immune cells. Laboratoire d’anatomie pathologique CHU Benbadis Constantine

 PDL13  PDL14

Fig 10. Necrose. Necrosis. PD-L1 IHC 22C3 PharmDx Interpretation Manual, DAKO.

Fig 11. Artéfact d’écrasement Crush artifact. PD-PD-L1 IHC 22C3 PharmDx Interpretation Manual, DAKO

 

Pièges et artéfacts

Il s’agit des mêmes artéfacts que ceux observés au cours de toute analyse immunohistochimique : bruit de fond lié aux séchage, déparaffinage ou rinçage insuffisants des lames, effets de bordure liés au séchage du tissu avant fixation ou pendant la coloration, artéfacts d’écrasement ou d’électrocoagulation liés à la procédure de prélèvement, nécrose, pigments d’anthracose, mauvaise conservation de la morphologie et des épitopes liée à une fixation insuffisante.

Certaines cellules tumorales peuvent présenter un marquage granulaire cytoplasmique gênant la visualisation du marquage membranaire (notamment avec le test SP263) ou présenter des contours cytoplasmiques indistincts.

La présence de très nombreuses cellules immunitaires positives situées à l’interface avec les cellules tumorales peut gêner considérablement l’analyse de ces dernières.

Enfin les macrophages sont parfois très marqués et constituent un piège surtout lorsqu’ils se mêlent aux cellules tumorales. Ils se distinguent néanmoins par leurs caractéristiques cytologiques (petit noyau régulier, faible ratio N/C) et leur topographie (souvent endo-alvéolaire ou en bordure de nécrose).

 

L’étape post-analytique

Le compte-rendu de l’évaluation de l’expression de PD-L1 doit mentionner la date, le siège, le type de prélèvement (cytologie, biopsie, pièce opératoire), la fixation, une éventuelle étape de décalcification, ainsi que certains paramètres pouvant influencer l’expression de PD-L1 tels que le stade de la maladie, la notion de tumeur primitive, de récidive, de métastase et les traitements antérieurs. Il peut éventuellement intégrer les altérations génomiques associées qui influencent l’expression de PD-L1 [20-21].

Pour la partie analytique, il est nécessaire d’indiquer l’anticorps (clone), et l’automate utilisé ainsi que de préciser s’il s’agit d’un test prêt à l’emploi ou d’un LDT.

Seul le pourcentage de cellules tumorales marquées, quel que soit le niveau d’intensité, est à rapporter. La connaissance des seuils permettant l’indication thérapeutique est importante (actuellement 1% et 50%).

Il faut confirmer le marquage des témoins positifs externes et/ou internes (cellules immunitaires) et pour les échantillons de petite taille, il faut préciser combien de cellules tumorales sont analysables, avec des réserves si leur nombre est inférieur à 100. Il est également possible d’émettre des réserves si les étapes pré-analytiques posent problème (fixation non connue ou hors délais, décalcification, trop grand délai de stockage des lames blanches, etc.)

En ce qui concerne la conclusion du compte-rendu, il n’est pas recommandé de conclure par un résultat positif ou négatif pour l’expression de PD-L1. Il est préférable de la simplifier en indiquant le pourcentage de cellules tumorales exprimant PD-L1.


 

Assurance qualité

Les récentes recommandations publiées au niveau international [22-23-24] préconisent de mettre en place un programme de contrôle de la qualité des techniques d’analyse au sein des laboratoires effectuant des tests PD-L1, en prônant en particulier l’utilisation de témoins calibrés à chaque série de tests. Un nombre minimal de tests doit être réalisé et interprété par an, dans chaque structure ACP pour asseoir l’expertise technique et médicale et optimiser la qualité et les coûts des analyses. La réalisation du test PD-L1, doit être conditionnée à la participation à une évaluation externe de la qualité, avec des résultats satisfaisants, selon les critères définis par l’organisme d’Assurance Qualité (AQ).

 

Conclusion

Le statut PD-L1 en immunohistochimie fait partie des biomarqueurs potentiels les plus étudiés. L’évaluation immunohistochimique de l’expression de PD-L1 par les cellules tumorales est maintenant requise pour la prescription du pembrolizumab en première et en deuxième ligne dans les CBNPC avancés ou métastatiques. L’IHC PD-L1 est considérée comme un test théranostique, ce qui place les pathologistes au centre des décisions thérapeutiques. Ce test doit donc être mis en place dans tous les laboratoires ayant un recrutement en pathologie pulmonaire et réalisé dans le même temps que les autres marqueurs théranostiques. Des programmes de formation nationaux ont déjà permis à plusieurs pathologistes de se former pour l’interprétation du test PD L1 et de l’implémenter dans leurs laboratoires. Mais comme toute interprétation quantitative ou semi-quantitative d’une analyse immunohistochimique est sujette à une certaine variabilité entre les lecteurs, d’autres programmes de formations pour les pathologistes seront souhaitables afin d’harmoniser nos pratiques et renforcer la qualité de ce test théranostique, pour améliorer encore la prise en charge de nos patients.

 

Liens d’intérêts : Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.


 

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